La Mastication des morts

// AVEC LE FESTIVAL D'AVIGNON //

Une création du groupe Merci
mise en scène Joël Fesel, Solange Oswald

Avec Catherine Beilin, Jean-François Bourinet, Georges Campagnac, Olivier Chombart, Frédéric Cuif, Marie-Céline Daubagna, Anaïs Durin, Pierre-Jean Étienne, Gaetano Giunta, Étienne Grebot, Dominique Habouzit, Ghislaine Maucorps, Karine Monneau, Solange Oswald, Marc Ravayrol, Tanguy Trillet et les masticateurs associés Alexia Ridez, Pascale Alliaud, Blanche Piris, Christine Bodet, Chris Ivars, Albin Khouri ; collaboration artistique Jude Anderson ; dramaturgie Marie-Laure Hée ; costumes Sophie Lafont ; régie Cinthia Corot, Silvio Martini ; production, diffusion Céline Maufra ; administration Celia Medan

Imaginons un spectacle qui n’est pas tout à fait un spectacle,
un cimetière qui ne soit pas tout à fait un cimetière,
des morts qui ne soient pas vraiment morts,
des spectateurs qui ne soient pas vraiment des spectateurs, mais peut-être des visiteurs.
En fait c’est tout ça La Mastication des morts.
Après une itinérance de 23 ans, les 170 gisants reviennent reposer dans le grand cloître de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.
Les vivants ne sont-ils pas des morts en vacances ?

Solange Oswald et Joël Fesel – Groupe Merci
Extrait de la vidéo de présentation du spectacle diffusée par le Festival d'Avignon

Dans cet Oratorio in progress, Patrick Kermann joue avec la mort et donne la parole à celles et ceux qui ne sont plus. Comme le dit son auteur, La Mastication des morts est « une joyeuse tentative de conciliation avec la mort (...) en même temps qu’une proposition qui réponde au projet de Genet d’un théâtre implanté au coeur même du cimetière qui s’adresse aux gens capables, au plus profond de la nuit, d’affronter un mystère. » Ce cortège mortuaire du petit cimetière de Moret-sur-Raguse entremêle, dans un mélange d’unissons et de dissonances, les vies personnelles qui pourraient sembler anecdotiques aux grands récits historiques qui devraient nous concerner tous. L’auteur veut dessiner, avec la Grande Faucheuse et les spectres qu’elle engendre, un espace de cérémonie et de paroles plus ou moins avouables, plus ou moins obsédantes. Mais toujours jubilatoires. Avec ses vingt-deux interprètes, le groupe Merci nous propose d’être les témoins de ces fragiles mémoires et de déambuler dans le cloître du cimetière au plus proche des gisants, la cocasserie des confessions se mêlant au vertige d’être en vie. Kaléidoscopes de voix et de présences, émanation de l’au-delà et contemplation existentielle, cette Mastication sera d’autant plus exceptionnelle qu’elle vivra ses dernières fois dans le lieu où elle a été créée. Une invitation à venir recueillir les souvenirs de ces morts bien vivants.

Retrouvez le Grand entretien de Solange Oswald et Joël Fesel par Sarah Authesserre, revue Rencontre(s) n°3 de la Chartreuse, 2022.