Les Enchevêtré·e·s

Comment habite-t-on, ensemble, cette terre et un paysage, singulièrement ? Quels attachements, quelles coopérations, quelles solidarités s’inventent pour résister aux politiques du saccage écologique et social partout entretenues ? Qu’impliquent-elles comme déplacement dans la langue et la dramaturgie ? Telles sont les lignes qui animent Les Enchevêtré·e·s, que j’envisage comme un processus d’expérimentation poétique et dramaturgique. Après avoir marché et enquêté pendant plusieurs saisons au fil de rencontres avec humains et non-humains dans la Montagne limousine comme dans le bassin de Brive, je souhaite y trouver des manières d’exposer l’écriture au paysage et réciproquement. Composée avec la collaboration de Sarah Métais-Chastanier, musicienne, et de Saul Pandelakis, dessinateur, cette fresque théâtrale, musicale et documentaire permettrait de faire apparaître les nouvelles formes d’habiter et d’attachements, de résistance et d’alliance, une image aussi de l’invisible qui troue le paysage. Il s’agit pour moi de trouver ce chemin étroit qui mène du dehors à la page ou au plateau, de voir ce qui fait se lever le théâtre dès ce moment-là, pour y écrire, à la manière d’Aby Warburg peut-être, un atlas sensible et performé.