BARBARA MÉTAIS-CHASTANIER
Étant enfant, j’habitais dans un quartier relié au reste de la ville par un raccourci qui s’intitulait le « chemin de la porte inutile ». Ce n’est que plus tard que j’ai su que cette porte avait été appelée ainsi car à la place du chemin que nous empruntions pour rejoindre le centre-ville se trouvait autrefois un ruisseau.
Cette « porte inutile » donnait sur la mémoire, sur l’empreinte d’un ruisseau, qui avait disparu. Avec Les Enchevêtré·e·s, je souhaite aller à la rencontre de ces mémoires inutiles, de ces ruisseaux engloutis, de ce qui ne se voit pas du paysage et qui est pourtant le paysage, de celles et ceux qui l’habitent tout autant qu’ils le font. En proposant de me faire marcheuse et enquêtrice, je veux poursuivre mon exploration d’un théâtre de l’anthropocène.
En collaboration avec Saul Pandelakis (designer et dessinateur) et Sarah Métais-Chastanier (musicienne et compositrice) je voudrais élaborer un récit plastique et musical des paysages de la Corrèze. À travers la marche et la rencontre avec les habitant·e·s, ce projet vise à proposer une cartographie documentaire, graphique et sonore de la Corrèze, envisagée comme territoire de vie, d’imaginaires et de récits. Nourrie par la rencontre avec différents acteurs du territoire, collectifs ou habitant·e·s, chaque enquête-marche sera pensée en lien avec un enjeu propre au paysage : l’eau et l’hydro-électricité (Neuvic), l’énergie du sol et de l’éolien (Peyrelevade), celui de la forêt et de la sylviculture (Meymac), et enfin de la production agroalimentaire avec les Pommeraies (Voutezac). C'est aux premières strates de cette écriture documentaire et sonore que je souhaite travailler pendant ma résidence à la Chartreuse.
Barbara Métais-Chastanier est autrice et dramaturge. Artiste associée à L’Empreinte-Scène nationale de Brive-Tulle, elle a signé l’écriture, la dramaturgie et la conception d’une dizaine de spectacles, de pièces ou d’installations in situ qui ont été présentés en France comme à l’étranger.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.