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Une Mère Coupable ou Comment faire du neuf avec du vieux ?

  • Laurent Hatat © Alain Hatat
  • Thomas  Piasecki © Simon Gosselin

LAURENT HATAT et THOMAS PIASECKI

Bon soyons clairs, si la qualité du matériel d’origine ne fait pas défaut, c’est beaucoup plus simple. Et ce grand ancien, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais savait s’y prendre.
Bon soyons très clairs : nous sommes, Thomas Piasecki et moi, les plus grands admirateurs et les plus grands contempteurs de notre auteur. La connivence, l’audace et l’humour sont nos outils.
Aborder Beaumarchais, c’est faire résonner dans notre contemporain les questions d’émancipation sociale que ses textes mettent en lumière. On y parle de secrets de famille, d’enfants déshérités, de domination masculine et de culpabilité féminine construites et entretenues. On y parle de compromission politique, de manipulation et de fraude fiscale. J’ai proposé à Thomas Piasecki, auteur et metteur en scène dont j’aime l’audace intimiste des textes, de travailler avec moi à une réécriture de la pièce. Il s’agit d’élaborer une version effrontément contemporaine de
La Mère Coupable.
Avec Thomas, nous poursuivrons l’interrogation ludique du corps social que Beaumarchais invente, le corps contemporain cette fois. Cela révélera une réalité moins flatteuse que celle qui se donne pour acquise dans la mythologie républicaine et son mantra sur l’égalité : Qu’en est-il de la place des femmes, de l’autre, de la lutte contre le déterminisme social, du rôle de l’argent ?
À travers cette résidence de « réécriture », il s’agit aussi pour nous de donner à la pièce les oripeaux d’un théâtre de troupe, d’un théâtre généreux et ouvert.

Une partie de la résidence sera consacrée à Le corps utopique en compagnie d'Emma Gustafsson.

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.