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Par elles-mêmes

  • Marie Dilasser ©DR ; Gaëlle Bien-Aimé ©Élisabeth Roger / ALCA Nouvelle-Aquitaine ; Olivia Rosenthal ©Francesca Mantovani - Éditions Gallimard ; Laurène Marx ©DR

Gaëlle Bien-Aimé, Marie Dilasser, Laurène Marx, Olivia Rosenthal

Quatre autrices qui inventent, s’inventent, travaillent des écritures de la métamorphose, de l’offensive, du courage et de tout sauf « l’Un » qui enferme, tout sauf ce qui se nomme dans un cadre défini. À travers leurs différences, leurs parentés dépareillées* dit Barbara Métais-Chastanier, c’est une sororité complexe mais qui donne espoir au pouvoir de résonance des mots qui nous a donné envie de réunir ces quatre autrices accueillies en résidence cette année dans nos murs. Par elle-même, chacune exerce son pouvoir de résistance au silence honteux : c’est le silence radio sur la situation haïtienne et la « gangstérisation qui gangrène le pays » que conjure pièce après pièce le théâtre de Gaëlle Bien-Aimé ; c’est la culture de l’inceste et la « fabrique du silence qui l’autorise » que défait Marie Dilasser en complicité avec la metteuse en scène Hélène Soulié, en reprenant à son compte l’histoire de Peau d’âne ; c’est la honte de la défécation dans laquelle plonge Olivia Rosenthal, aux côtés de la metteuse en scène Keti Irubetagoyena, dans Le commun des mortels ; c’est la honte des vies dissidentes, chevillée à l’écriture, que sonde Laurène Marx dans Pour un temps sois peu.*

* Extrait de l’article de Barbara Métais-Chastanier Entre glaneuses, sur Gaëlle Bien-Aimé, Marie Dilasser, Laurène Marx et Olivia Rosenthal, revue Rencontre(s) n°3 de la Chartreuse, 2022.

Le programme

18h

Samedi 16 juillet

Peau d’âne – La fête est finie une pièce composée par Marie Dilasser et Hélène Soulié

Peau d’âne ! Quel conte !
Avec acidité et humour et en reprenant les éléments iconiques du conte de Perrault ou de l’adaptation qu’en fit Jacques Demy (l’âne qui crotte des pièces d’or, l’absence de mère, le cake d’amour, la demande en mariage...), Hélène Soulié et Marie Dilasser tissent une histoire d’aujourd’hui où les jeunes filles sortent du silence pour prendre possession de leur corps et de leur vie.

L’autrice Marie Dilasser et la metteuse en scène Hélène Soulié questionnent la relation qu’entretient le réel avec la fiction et les possibilités nouvelles de récits qu’offre un réel dynamité par une fiction ou vice-versa. Elles inventent une écriture bicéphale où le texte et le plateau font corps.

 

Au Festival d’Avignon, Marie Dilasser a présenté en 2019 Blanche-Neige, histoire d’un Prince mis en scène par Michel Raskine et en 2021 à la Chartreuse Penthélisé.e.s - Amazonomachie, mis en scène par Laëtitia Guédon. Ces pièces sont publiées aux Solitaires Intempestifs et chez Quartett. Avec Hélène Soulié, elle prépare également En peau.

Dimanche 17 juillet

Le commun des mortels d’Olivia Rosenthal mise en scène Keti Irubetagoyena

En 2019, Keti Irubetagoyena, m’a contactée pour me demander d’écrire un texte sur la nourriture. Très vite, nous avons eu envie de nous tourner vers les choses négligées ou tabou en interrogeant le rapport complexe que nous entretenons avec notre merde. Car si déféquer est une marque de notre appartenance au règne animal, c’est aussi une activité dont on ne parle pas du tout. C’était donc le moment de s’atteler joyeusement à la tâche en inventant une forme hybride, aux confins de la conférence, de la performance et de la farce. S’ensuit un spectacle à la fois sérieux et décalé durant lequel deux conférencières (Keti et moi) qui ne sont comédiennes ni l’une ni l’autre se retrouvent à dire et à faire des choses qu’elles n’ont pas l’habitude de dire ni de faire.

Olivia Rosenthal

 

Olivia Rosenthal a publié une douzaine de récits aux Éditions Verticales dont Éloge des bâtards (prix Transfuge, 2019), Que font les rennes après Noël ? (prix du Livre Inter 2011) et On n’est pas là pour disparaître (prix Wepler, 2007). Ses textes sont traduits en anglais, en italien, en allemand, en hongrois et en coréen. Performeuse et dramaturge, elle écrit pour le théâtre et monte elle-même sur scène pour présenter des formes hybrides avec des artistes de toutes disciplines. Son nouveau livre Un singe à ma fenêtre paraîtra en septembre prochain aux Éditions Verticales.

19h30

Samedi 16 juillet

Port-au-Prince et sa douce nuit de Gaëlle Bien-Aimé

Dans une maison à Pacot (quartier huppé de Port-au-Prince) une femme garde ses bougies allumées. Un homme, son compagnon, est à ses côtés dans le silence de la nuit. Le couple a perdu le sommeil ou l’espoir mais s’aime assez pour attendre les lendemains ensoleillés sur une ville fantôme. Combien de temps cela durera-t-il ? Ils s’embrassent, s’engueulent, la ville vient se placer au milieu de leur amour.

 

Gaëlle Bien-Aimé est journaliste, comédienne, humoriste, autrice, metteuse en scène et cofondatrice de Acte, école d'art dramatique. Elle est également artiviste et membre de l’organisation féministe Nègès Mawon.

Dimanche 17 juillet

Pour un temps sois peu de Laurène Marx

Une femme transgenre raconte son cheminement : de la prise de conscience d’avoir été assignée au mauvais genre, aux démarches médicales et psychologiques, de la prise d’hormones au changement d’état civil, des relations amicales aux rencontres amoureuses. Un monologue percutant et direct.

Pour un temps sois peu I Transe a été publié par les éditions Théâtrales en 2021 et vient d’être réimprimé. Texte lauréat d’Artcena 2020 et du prix du spécial du jury 2022 de la Librairie Théâtrale. Création en novembre 2022 au Théâtre de Belleville à Paris dans une mise en scène de Fanny Sintès. (Cie Je t'accapare. codirection artistique Laurène Marx et Fanny Sintès ; Prod / diff : FAB - Emilie Ghafoorian)

 

Autrice née en 1987, Laurène Marx est une femme trans non binaire dont l’oeuvre tourne autour des thèmes du genre, de la normativité, du rapport à la réalité, de la neuro-atypie et de l’anticapitalisme. Elle obtient en 2015 le prix de la Nouvelle de la Sorbonne Nouvelle. En 2018, son texte Transe est lauréat de l’aide à la création d’Artcena. En 2019, le collectif Lyncéus lui commande le texte Pour un temps sois peu, créé au Lyncéus festival en juin 2021. Une lecture-performance de Borderline love a été mise en scène par Fanny Sintès au festival ZOOM#7 de Théâtre Ouvert en mai 2022. Avec la Cie Je t’accapare et l'association 3027, elle présentera Rendre à la rue au festival ZOOM#8 en 2023.