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Portraits Crachés

  • Marc Nammour ©Clément Bergounhe.

MARC NAMMOUR

PORTRAITS CRACHÉS

C’est l’histoire de plein d’histoires. Une ronde de personnages d’horizons différents. Une série d’incarnations poétiques. Des portraits crachés à la première personne qui se succèdent. Des fragments intimes d’hommes et de femmes d’une petite ville ouvrière que je vais porter au plateau.

Ils ont la quarantaine, un peu plus, guère moins. Ils mènent des vies étranges. Ils mènent? Ils mènent que dalle. Ils sont menés, ils sont perdus, ils ont perdu, se sont perdus. Mais s’étaient ils déjà trouvés?

Ils n’ont pas vu le temps passer et se retrouvent soudain à la mi-temps. Et voilà qu’ils en prennent la mesure. Qu’ils se tâtent le pouls. Ils ne sont pas vieux mais ne sont plus jeunes. Mine de rien leur vécu commence à causer. Ils sont là. Ils en sont là. Avec leurs valises et leurs casseroles. Leurs défaites et leurs victoires. Leurs désillusions et leurs espoirs.

S’ils ne savent toujours pas ce qu’ils veulent, ils aiment répéter qu’ils savent au moins ce qu’ils ne veulent pas. Ils ne savent rien ou si peu…

Ils avancent, luttent, se battent, résistent.

De l’extérieur leur vie peut paraitre moche, glauque, médiocre, pénible, non instagrammable. De l’intérieur, le feu continue de brûler et célèbre la vie, leur force de vie. Ils persévèrent à être eux-mêmes. Ils persévèrent car ils savent une chose malgré tout, une chose dont ils sont sûrs, la seule, et de le savoir les rend magnifiques. Cette chose qu’ils savent et qui les rend magnifiques, c’est que la joie existe.