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Capital colère

  • Melissa Golebiewski © Lucile Contopoulos

MÉLISSA GOLEBIEWSKI

Capital colère
Ida sans la peau / Photos ratées / 21 parpaings

Trois femmes : Ida, Catherine, Margarine.
Beaucoup de colère.
Que chacune gère à sa façon.

On vient d’annoncer à Ida qu’elle a épuisé son capital colère — car, de la même manière qu’il existe un « capital soleil » qui s’amenuise à chaque exposition, il existe un « capital colère ». On lui a aussi annoncé la « perte d’un être cher », comme disent les pompes funèbres. Et comment faire pour dépasser son chagrin quand on est coincé entre culpabilité et marchandage sur la sacrosainte échelle du deuil ?

Des joies, des déconvenues, de l’adolescence à la petite quarantaine : Catherine raconte et traverse sa vie jusqu’à ce point de la nuit qu’elle passe avec Ida. Elle parle de tout, et aussi de cette chirurgie de reconstruction post-cancer qu’elle a refusé. Depuis, elle mène sa vie asymétrique, avec calme, et c’est peut-être une histoire d’amour qui se joue cette nuit-là.

Et puis, enfin, il y a Margarine. La grande vengeresse. La redresseuse de torts. Celle qui viendra laver nos affronts, toutes ces colères qu’on nous a imposé, tout ce qu’on a encaissé sans rien dire. Ça passe peut-être par un massacre, mais que voulez-vous : il faut que ce qu’il faut.

Master « dramaturgie » en poche, thèse recherche-création en cours, Mélissa Golebiewski écrit, surtout du théâtre. Sa première pièce, House Party Platonov, a paru en 2020 aux éditions Koïnè. Quand elle n’écrit pas de théâtre, elle en fait, et collabore notamment avec le Collectif X. Et quand elle ne fait pas de théâtre, ma foi, elle fait de son mieux.

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