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Sese conservare

  • Aurore Jacob © Studiofables

AURORE JACOB

Avec Sese conservare on revient aux fondamentaux, à ce qui est nécessaire à tout humain pour (sur)vivre et ce même si le monde s’effondre autour. Mais qu’est-ce qui est essentiel ? Peut-on vraiment exister sans amour, beauté, plaisir ou poésie ? Qu’est-ce qui perpétue en nous notre désir de vie ?

Au commencement sept individus, sept bulles individuelles. On entre, le temps d’une scène, dans ce qui leur sert de tanière : une camionnette, une cabine d’essayage, ou encore un garage. Loin du confort des logements traditionnels, ces espaces d’isolement permettent d’accéder à un fragile sentiment de sécurité. Une bulle pour retrouver son intimité, sa stabilité intérieure alors que le monde autour perd son sens et sa saveur. A l’image des structures d’hébergement d’urgence, imaginé par l’architecte japonais Shigeru Ban, faites de tubes de cartons, les espaces de Sese conservare sont des îlots fragiles où les personnages mangent et rechargent leur batterie avant de se confronter à un extérieur aussi insipide qu’à la dérive. La recherche du goût dans ces terriers improvisés devient ici quête de poésie, de souvenirs à partager et surtout un moyen, en mangeant, de se relier au vivant.

L’écriture de ce texte se construit avec la complicité de la metteuse en scène Geneviève Blais, dont la particularité est de créer des spectacles in situ. L’endroit devient signifiant, personnage. Partir d’un lieu pour raconter une histoire me permet de repenser mon rapport à l’écriture. C’est ma chrysalide.

Dans ses textes, Aurore Jacob interroge une société où l’humain est en crise grâce à une langue organique et plastique. Ces pièces sont publiées par Théâtre Ouvert, Koïnè et Lansman. Plusieurs ont été traduites en espagnol, norvégien, italien ou mandarin.

Ce texte fait l'objet d'une commande d'écriture de la Cie À corps perdus (Montréal)

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES