Prison Noire

Que celui qui n’a jamais péché me jette la pierre. Que celui qui n’a jamais émis un simple désire de pécher, me jette la seconde pierre. Que celui qui n’a aucune chose à se reprocher dans cette salle me jette maintenant la pierre ! Personne ? Non mais je rêve. Vraiment personne ? Mais pourquoi ils nous condamnent alors ! N’avons-nous pas le droit de dire ce qui nous traverse l’esprit, d’émettre un avis, de dire N-O-N ? ?

Depuis 2022, j’ai initié le projet de théâtre intitulé Prison Noire dans lequel j’ai eu à faire des recherches et à récolter quelques données. C’est un projet d’écriture théâtrale qui interroge les conditions de travail des employés congolais auprès des expatriés indo-libanais et chinois. Ce sujet étant d’actualité au Congo, a suscité ma curiosité et m’a poussé en tant qu’auteur, d’en parler par le biais de mon domaine qui est le théâtre, un théâtre de texte qui prône la parole et les gestes.

Ce texte met en lumière Ndumba, une jeune fille âgée de 22 ans, qui travaille pour un mundibu de la place. Elle est jetée de force dans un trou noir sous le sol pour avoir réclamé ses droits en tant qu’employée. À l’intérieur de ce trou noir, elle fait la rencontre de Mwenye Hekima, un homme de 40 ans, qui lui, travaille pour un autre mundibu. Mwenye Hekima jeté il y a 5 jours dans ce même trou noir, parce qu’il a refusé de céder à des pratiques sexuelles exigées aux hommes dans l’entreprise. En attente de leurs exécutions, ils racontent chacun leurs peines, leurs vies, l’arrivée des bandibu dans la ville, le système politique du pays et le traitement abusif reçu de la part de leurs bourreaux qui ont réussi à mettre dans la poche le gouvernement en place avec l’aide de Mr Moyo...