Vous êtes ici

Carrosse

Pauline Peyrade

Carrosse est le troisième volet du triptyque Portrait d’une sirène qui rassemble trois réinterprétations de contes célèbres (Cendrillon, Les Souliers rouges et La Belle au bois dormant) et construit, déconstruit trois mythes fondateurs du féminin contemporain.
Après un texte sur le harcèlement scolaire (Princesse de pierre) et un autre sur le consumérisme adolescent (Rouge dents) qui mettent chacun en scène des personnages de jeunes filles en révolte face à des situations d’oppression, Carrosse ouvre une troisième voie, celle de la femme adulte, incarnation d’un monstrueux féminin contemporain : la mère dépressive. Elle fait partie de notre imaginaire comme les sorcières des contes, c’est la femme qui ne quitte pas son lit, la femme qui traîne en peignoir, qui pleure, qui crie, qui prend des médicaments. Face à elle, on retrouve la figure adolescente, mais c’est cette fois un jeune garçon qui prend la parole. Ce troisième volet aborde ainsi une problématique qui est peut-être une origine fondatrice des dynamiques d’aliénation des femmes : le choix (ou le non choix) de la maternité.

Carrosse s’inspire ainsi des motifs de La Belle au bois dormant, tout en les détournant. Et si la princesse endormie était une mère assommée par les somnifères ? Et si le sommeil dans lequel le royaume tout entier est plongé était l’apathie qui frappe la maison familiale ? Comment un jeune garçon, un jeune fils, se débat-il seul face à une mère dysfonctionnelle ? À la fois prince qui tente de se frayer un chemin dans la forêt de ronces pour sauver l’endormie et présence insupportable qui la pousse à vouloir s’évader du monde, le fils est engagé dans un bras de fer avec une maladie qu’il ne comprend pas. Lequel des deux est le plus en danger ? Peuvent-ils se sauver l’un l’autre ou s’entraîneront-ils immanquablement dans l’abîme ? C’est ce que l’écriture va tenter de révéler.

Le texte de Carrosse est une commande des Scènes du Jura et de la Comédie de Saint-Étienne. Il nous a ensuite été proposé, à Justine Berthillot et moi-même, de le mettre en scène dans le cadre des projets en itinérance portés par ces mêmes structures. Les répétitions commencent en février 2019 à Saint-Étienne et la création est prévue pour novembre 2019 aux Scènes du Jura. La résidence permettra de finaliser le texte avant la deuxième session de répétition en avril 2019.

 

Commande des Scènes du Jura et de la Comédie de Saint-Étienne.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.