LÉA CARTON DE GRAMMONT
Au début de la vie, les petits enfants ont peur de faire caca, dit la psychanalyse.
lls ont la sensation de perdre un bout d’eux-mêmes.
Ils n’ont pas la notion du corps comme lieu de passage.
Moi, je passe dans mon corps, un temps. Ça s’appelle vivre.
Parfois je passe à côté, aussi. Ça s’appelle comment ?
Digérer, respirer, battre, cicatriser, mon corps m’agit tout seul sans moi.
Il devient femme, il devient vieux. Lorsque je me rattrape, je suis soudain femme, soudain vieille.
J’étais où moi, quand mon corps devenait ?
Au début de la vie, on ne fait pas la différence entre soi et le monde. On croit qu’on est tout.
Après, on apprend. On est DANS quelque chose.
C’est l’histoire : mes tentatives pour me vivre dedans.
Après une formation de mise en scène à l’Ensatt, Léa Carton de Grammont fonde PTUM Cie / Prends-toi un mur si t’es vivant, pour expérimenter un théâtre aux prises avec la matière. Là, elle écrit et met en scène La Parabole de Gutenberg, duo d’érotisme et d’imprimerie.
Auprès d’autres compagnies, Léa Carton de Grammont pratique l’écriture et/ou la mise en scène. Elle écrit Une Brève Histoire de la Méditerranée pour la Cie Les Temps blancs et publié en 2016 chez Lansman Éditeur. En 2019, elle met en scène Tant qu’il y aura des brebis, fantaisie documentaire à partir d’entretiens de tondeurs et de tondeuses de moutons (production déléguée de la Comédie de Caen, en tournée). Et en 2020, elle écrit Alors j’éteins ? commande pour Les Controverses de la Comédie de Valence, mise en scène par Alice Vannier.
En 2019, elle participe au 5e Studio Européen des écritures pour le théâtre à la Chartreuse.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.