JÉRÉMIE FABRE
— Derrière le Pôle emploi il y a comme un grand terrain presque vague comme une — ZONE — avec des — HERBES. J’ai marché parmi les herbes hautes et je me suis trouvée au milieu de l’espace qui est derrière le Pôle emploi. Voilà ce que j’ai fait.
On va HABITER le Pôle emploi. On va ramener des tentes, des tentes Quechua, des caravanes. Le soir on fera du feu. Et tous les gens qui ont rendez-vous, on exercera sur eux une attraction tellement puissante, par notre AMOUR, par l’amour qu’on prodiguera, qu’ils jetteront leur dossier d’inscription, qu’ils renonceront à leurs droits, et viendront nous rejoindre, sans même attendre la réforme de l’assurance chômage.
Plus belle la Vire sera un feuilleton théâtral en quatre épisodes, produit par Le Préau-Centre dramatique national de Normandie à Vire. Je viens écrire les deux premiers épisodes à la Chartreuse.
Jérémie Fabre est né en 1982. Il a grandi dans la campagne aveyronnaise, où il ne reste rien aujourd’hui de ce qu’il a connu enfant, sinon des églises vides et des agriculteurs ruinés. Depuis 2009, il fabrique un ensemble de textes et de spectacles plus ou moins autofictifs, qui se croisent et se répondent : L’Invention de Moi (corpus in progress). Il y mêle des questionnements intimes à des réflexions métaphysiques et à des problématiques politiques.
Metteur en scène et arpenteur de plateaux, il a mis en place un outil au service de la création de ses textes, pensé comme une tentative pour échapper au système institutionnel de production, dégager des marges d’autonomie et tenir tous les bouts du processus de création.
Commande de Le Préau-Centre dramatique national de Normandie, Vire.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Commande de Le Préau-Centre dramatique national de Normandie, Vire.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.