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Nous nous reposerons

  • Marion Stenton ©Jean-Louis Fernandez

MARION STENTON

Comment on lutte ? Et quelles sont nos armes ?

7 jours, 7 nuits. Dans une bâtisse désaffectée, cinq femmes s’empêchent par tous les moyens de dormir. Épuisées mais vivantes, grisées par leur fièvre, soutenues par leur rage, elles cousent et bourrent 90 pantins tandis que le pays se prépare pour des festivités nationales. Dans un monde où le mépris de la pauvreté engendre la mort et en confisque les causes, elles cousent pour nommer les morts qui n’ont eu ni sépulture ni visage, les « non-dignes d’être pleurés », et refusent le sommeil comme on refuse l’oubli. Leur lutte éclatera par cette fête des morts, et le premier acte de leur résistance est ce refus du sommeil.

Nous nous reposerons est un mensonge. Que leur nuit soit blanche ou non, ce droit au repos leur est de toute façon dénié. Mais Nous nous reposerons est une promesse. La promesse qui les relie : au bout de cette insomnie, les pantins seront pendus, visibles, pour toute une ville, peut-être tout un monde.

L’écriture de ce texte fait elle-même l’objet d’un jeu de lutte entre les formes d’écriture qui s’y mêlent ; dialogue, essai, poème.

 

Marion Stenton est dramaturge et écrivaine. À sa pratique d’écriture se joignent le jeu et la mise en scène. Formée à l’École normale supérieure en théâtre et cinéma, elle écrit un mémoire sur le polylinguisme au théâtre, appuyé sur sa propre expérience grandissant dans un milieu bilingue, avant d’intégrer l’école du Théâtre national de Strasbourg en 2019. Le rêve de ce texte est né là-bas, avec l’accompagnement de Claudine Galéa.

Commande de l'école du TNS

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES