Guillaume Cayet
Résidence d'écriture "Hors les murs" autour de la transformation du site de l’Hôtel-Dieu de Pont-Saint-Esprit (Gard)
C’est l’histoire d’une polyphonie rurale. Un village, ses dix mille habitants. Sa mairie socialiste, ses électeurs frontistes, sa jeunesse insubordonnée, ses tentatives de relance économique. L’histoire d’un meurtre, d’un événement qui en précipite d’autres. De la ligue du Sud. D’une révolution nihiliste et d’une autre peut-être plus matérialiste. D’une tentative romanesque. D’un récit contre-capital. D’écrire l’anti-constat. Mais c’est aussi l’histoire d’un auteur, de ses dérives. D’un polar qui n’aboutit pas. D’un inachèvement. D’un réel qui cogne trop fort aux portes de la fiction.
Nos Étranges. Pour voir le familier comme étrange et l’étranger comme familier.
La Chartreuse, en lien avec l’équipe municipale de Pont-Saint-Esprit, a demandé à un auteur de récolter la parole des habitants au sujet du site de l’Hôtel-Dieu, qui a joué un rôle central dans l’histoire de leur cité, et qui est aujourd’hui l’enjeu d’un important projet de réhabilitation comprenant des logements, des commerces et un hôtel de grand standing et visant au développement touristique et économique de la ville.
Il s’agit de garder la mémoire des usagers de ce site majeur - 18 000 m2 en plein centre-ville, sur lequel se trouve entre autres le bâtiment de l’ancien hôpital – et d’écrire en résidence in situ sur un territoire en mutation, un texte théâtral qui sera nourri des témoignages et des rapports entre patrimoine architectural et rénovation urbaine, lien social et devoir de mémoire, création artistique et parole documentaire. À plus long terme et à travers la rencontre avec Guillaume Cayet, cette initiative a aussi pour ambition de faire émerger un lien prégnant et durable entre les habitants de ce territoire et la Chartreuse.
Le choix de Guillaume Cayet – jeune auteur de vingt-six ans issu de l’Ensatt - est motivé par la résonnance de ce projet « hors les murs » avec les recherches artistiques qui animent l’oeuvre de l’artiste et notamment son intérêt pour les « silencieux » ou les territoires en marge, sa réflexion sur la forme documentaire, son engagement pour un théâtre politique et populaire, ses questionnements sur les notions de transmission et d’héritage. La Chartreuse suit avec intérêt son parcours qui lui vaut d’avoir déjà été édité (Lansman, Théâtrales) primé (Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre, Prix Jamais Lu) ou diffusé (France Culture) et créé (Cie Le Désorde des Choses, Julia Vidit). Il vient de recevoir l’aide à la création d’ARTCENA pour Une Commune (Retourner l'effondrement tentative 1), texte en partie écrit à la Chartreuse et paru chez Théâtrales.
Avec pour point de départ la mémoire des habitants, l’histoire de l’Hôtel-Dieu et de son projet de réhabilitation, l’auteur propose un récit fictif, à la manière d’un polar. La ville, où les personnages évoluent, est le théâtre d’un crime qui devra être résolu dans la journée. Sommes-nous encore à Pont-Saint-Esprit ? Ou dans une ville qui lui ressemble mais n’est plus tout à fait elle ? Qu’importe : Le rôle de la fiction est de créer des mondes imaginés, que les lecteurs aiment habiter et qui les poussent à penser leurs propres vies (Salman Rushdie). Ce travail devrait se poursuivre jusqu’à la création en 2018 d’un roman numérique.
Une commande de la Chartreuse-CNES.
Avec le soutien de la Drac Occitanie.
En collaboration avec la Ville de Pont-Saint-Esprit.
Une commande de la Chartreuse-CNES.
Avec le soutien de la Drac Occitanie.
En collaboration avec la Ville de Pont-Saint-Esprit.