Nadir Legrand
Libre adaptation de l’allégorie de la Caverne de Platon sous la forme d’une pièce de théâtre pour les enfants de 5 à 85 ans.
Depuis longtemps je rêve d’un spectacle pour les enfants qui mettrait en scène « ces hommes vivant dans une habitation souterraine en forme de caverne », mais jusqu’ici je n’avais jamais su échapper à une transposition folklorique de l’allégorie de la Caverne.
Ce n’est que récemment que m’est apparue une analogie possible entre le théâtre des ombres projetées sur le mur de la caverne et le flux des images que nous, contemporains, nous regardons quotidiennement sur nos écrans. Mais si ces hommes imaginés par Platon ont « les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu’ils restent sur place et ne peuvent regarder que ce qui se trouve devant eux », quels sont les liens qui nous empêchent de détourner les yeux et de mettre en doute les images qui captent en permanence notre regard ? C’est dans « le Meilleur des Mondes » que j’ai trouvé la réponse la plus convaincante à cette question. Aldous Huxley, prédit que les gens en viendront à aimer leur oppression et à adorer les technologies qui détruisent leur capacité de penser.
Avec Simon Bakhouche, Mélanie Bestel, Judith Davis et Claire Dumas, Nadir Legrand est membre du Collectif L’Avantage du Doute depuis sa création en 2008. Le projet de La Caverne est né d’une question qui était au centre de leur troisième spectacle Le Bruit court que nous ne sommes plus en direct : « Quel rapport entretenons-nous aujourd’hui avec les images, celles qui composent nos souvenirs et nos rêves comme celles que véhiculent les médias modernes ? » C’est donc un projet individuel issu d’une expérience collective et repris par le Collectif.