VERONIKA BOUTINOVA
Hélène:
— Si tu crois que c’est facile les répés avec ces connards qui braillent dehors !? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’est-ce qu’ils veulent, putain !!? On ne sait pas pourquoi ils gueulent ni ce qu’ils ont contre nous. Parce qu’apparemment, ce n’est pas du tout une grève ou une manif comme tu dis, non ! c’est à nous qu’ils en veulent, c’est évident ! Qu’est-ce qu’il en dit ton Bogdan ? Bogdan, Bogdan, on en parle beaucoup de ce Bogdan, mais on ne le voit jamais ce con de régisseur ! C’est le Godot bosniaque ton Bogdan !
À Sarajevo, Mata, artiste française, crée un spectacle sur l’attentat du 28 juin 1914 par Gavrilo Princip. Dans un théâtre bientôt assiégé par des ultranationalistes choqués de cette ingérence artistique occidentale, les répétitions deviennent périlleuses. Ce qui n’empêche pas Mata de sortir secrètement la nuit pour rencontrer les fantômes des « snipés », parmi lesquels la belle Sara. Sara Jevo.
Veronika Boutinova a publié chez divers éditeurs des textes évoquant les migrations. Sa pièce sur le bidonville de Calais, Le Cercle de craie calaisien, a reçu la bourse Beaumarchais-SACD et Putréfiés, texte sur les migrants noyés écrit en résidence à la Villa Marguerite-Yourcenar sera créé en 2020.
Recevant « en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de [mon] temps » (Agamben), interpellée par la violence, j’éprouve le besoin d’en gratter l’os et de la porter sur la scène.
Bourse Découverte du Centre national du livre.
Avec le soutien de la résidence d’écriture de la motte castrale de Saint-Omer (juin 2019) ; de la Chartreuse-CNES.
Bourse Découverte du Centre national du livre.
Avec le soutien de la résidence d’écriture de la motte castrale de Saint-Omer (juin 2019) ; de la Chartreuse-CNES.