Jacques Albert / Das Plateau
Je suis un bourreau, une introduction est un solo théâtral et cinématographique qui articule dispositifs fictionnels et prise de parole théorique sur la destructivité humaine. Du quotidien d’un mercenaire employé par une société militaire privée au Yémen, à une conférence réflexive sur le passage à l’acte meurtrier, le spectacle propose un objet à plusieurs dimensions sur les violences de guerre.
Un mercenaire français au Yémen. On ne le voit pas tirer au fusil-mitrailleur et courir sous les balles ennemies. On le voit vivre, rire, discuter sur Skype avec ses proches. Il est « normal », il est comme nous, mais il tue, puisque c’est « son travail ». Cette première partie est une fiction, au plus proche. C’est une plongée, saisissante et éprouvante.
S’ouvre ensuite un deuxième temps de réflexion et de dialogue. C’est le même acteur qui parle, mais ce n’est plus un acteur, ce n’est pas non plus un expert ou un spécialiste, c’est un individu qui s’est posé des questions qui peuvent nous appartenir à tous et qui les partage.
L’adresse au public est directe. On quitte les artifices de la fiction pour s’interroger sur ce que nous sommes, êtres humains vivants, pensant et tuant et détruisant. Comment comprendre ce que nous sommes, nous qui faisons « ça » aussi ?
Je cherche aujourd’hui dans mes productions artistiques une nouvelle voix, plus directe, plus impatiente de se prononcer, de s’engager. Je veux que ce dire ne soit plus « en plus » ou « en dessous », mais au centre de ma démarche.
Cela fait dix ans que je travaille avec le collectif Das Plateau. Nous concevons et mettons en œuvre les projets ensemble. Ce solo s’inscrit dans la trajectoire artistique, esthétique et politique de Das Plateau. C’est un premier projet personnel nourrit d’une histoire collective qui le précède.
Création à Théâtre Ouvert-Centre national des dramaturgies contemporaines en avril 2019.
Création à Théâtre Ouvert-Centre national des dramaturgies contemporaines en avril 2019.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.