À mort la viande !
Mon grand-père Haïg emmenait ses enfants à la Comédie-Française : qu’ils y apprennent la langue du pays depuis le Paradis. Ma mère nous a très tôt - quoique nés en France - menés tout naturellement au Paradis. Paradis ou Poulailler, j’y ai poursuivi ma vie. Formation de comédienne à l’école Dullin, travail en troupe ou non pour « auteurs du répertoire » - Corneille, Shakespeare, Goldoni, Labiche, Büchner (direction de Jean-Pierre Vincent). Fondation avec d’autres comédiens de la compagnie Les Allumettes Associées : jubilation de l’invention, surprise, insolence et curiosité. Metteur en scène au sein de ce collectif éphémère, je peux chercher en confiance pour le plateau abordé en un terrain d’enfance. Et adresser mes écritures. Je viens achever à la Chartreuse À mort la viande ! texte pour lequel j’ai reçu la bourse Beaumarchais. Je parle dans la langue que l’on m’a choisie et me réjouis d’écrire dans le corps du théâtre. Je ne parle pas la langue de Haïg mais suis encore au Paradis où ma mère m’a perchée.
Bourse Beaumarchais-SACD.
Bourse Beaumarchais-SACD.