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LA DERNIÈRE

CIE EL AJOUAD

LA DERNIÈRE

Métie Navajo
Kheireddine Lardjam

C’est une histoire en divers lieux qui se confondent, peuplée de quatre femmes, d’un gardien- président, et de quelques esprits qui font parler des peluches.

C’est l’histoire de trois sœurs qui viennent assister à la cérémonie officielle où sera décorée leur mère pour les services qu’elle rend à la République en enseignant les arts martiaux dans les banlieues. La mère a préparé son discours, mais au moment où la médaille doit être épinglée, les mots ne sortent pas : classique.
C’est l’histoire d’une petite fille en colère, la dernière des trois sœurs, Lilia, qui a été insultée dans la cour de récréation de l’école. Elle ne sait plus de quoi on l’a traitée. Elle sait qu’elle a honte et colère, et qu’elle s’est défendue.
C’est l’histoire d’une femme, Jeanne, qui a grandi en serrant sa ceinture de judo, et en rapportant des médailles à ses parents pour tenter de réparer leur dignité blessée.
C’est l’histoire d’un gardien du temps et de la mémoire posé aux portes d’un camp qui n’existe plus.
C’est l’histoire d’une mère, Jeanne, qui décide d’emmener pour la première fois ses trois filles sur le lieu du camp de harkis où elle allait en vacances quand elle était enfant.
C’est l’histoire d’une médaille qui circule dans le temps et dont plus personne ne veut, parce qu’elle ne répare pas les blessures.
C’est le voyage d’une valise pleine de doudous et vide de mémoire. Et toujours, c’est la dernière venue, celle qui n’a pas connu l’histoire des autres, qui la porte.
C’est une histoire parmi d’autres qu’ont enfanté la colonisation et la décolonisation. C’est une histoire française.

Après des études de lettres menées jusqu’à l’agrégation, un long séjour dans les communautés indiennes du Mexique, Métie Navajo enseigne les lettres et le théâtre en banlieues parisiennes avant de se consacrer entièrement à l’écriture.
Elle a publié des textes dans différentes revues, des récits longs aux croisements des genres : L’ailleurs mexicain, chroniques d’une Indienne invisible (L’Esprit Frappeur, 2009), La Geste des Irréguliers (Rue des Cascades, 2011).

En 2010, elle crée avec des personnes sans papiers le spectacle Toute Vie est une vie.

Sa pièce Oussama Big Ben, ou la folle histoire de la compagnie irrégulière, obtient le prix Guérande en 2014, sous la présidence de Pauline Sales.
En 2016 elle reçoit une commande du Préau de Vire pour écrire Taisez-vous ou je tire qui sera mise en scène par Cécile Arthus et jouée sur tout le territoire durant plusieurs saisons.
La pièce Eldorado Dancing (prix sacd Beaumarchais 2017, pièce lauréate du réseau de diffusion la Vie devant soi, lauréate du comité de lecture du CND d’Orléans, sélectionnée par Eurodram et traduite en allemand…) publiée par Espaces 34, est créée en mars 2019 par la compagnie Oblique, et est actuellement en tournée.

Outre ses collaborations avec différentes compagnies (le collectif Eskandar, le Nimis Groupe, la Compagnie Rémusat, la Compagnie El Ajouad), Métie Navajo est associée depuis septembre 2018 au théâtre Jean Vilar de Vitry-sur- Seine et a obtenu une bourse de résidence du Conseil Régional d’IDF pour son projet de création  Qu’est-ce qui nous appartient ? . Elle initie une collaboration avec une compagnie mexicaine, le Collectif Makuyeika et part en résidence en décembre 2020 dans une région indienne du sud du pays où elle écrit L’Autre coté de la Terre, sa dernière pièce (à paraître aux Editions Espaces 34).

Elle prépare avec Gustave Akakpo et Amine Adjina une pièce conférence intitulée De la diversité comme variable d’ajustement d’un nouveau langage théâtral non genré, multiple et unitaire, qui sera créée aux Plateaux Sauvages à Paris en décembre 2020, jouée au Théâtre des Quartiers d’Ivry, et à l’Agora d’Evry.