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RE : WALDEN

Spectacle

RE : WALDEN
CRÉATION
 
d’après Walden ou La vie dans les bois
d’Henry David Thoreau
tf2 - compagnie Jean-François Peyret
 
 
6, 7, 8, 10, 11 juillet 2013 à 18h relâche le 9
Tinel - durée estimée 1h30
 
metteur en scène Jean-François Peyret
compositeur et interprète Alexandros Markeas
scénographe sonore Thierry Coduys
vidéaste Pierre Nouvel
auteur www Agnès de Cayeux
dramaturge Julie Valero
administratrice Flora Vandenesch
stagiaire à la mise en scène Solwen Duée
avec Clara Chabalier, Jos Houben, Victor Lenoble, Lyn Thibault
 
 
À tf2, compagnie fondée en 1996, à l’occasion des Traités des passions (MC 93, Maison de la culture de la Seine-Saint-Denis, 1995-97), on aime faire dialoguer son, théâtre, pensée, science et technique. Mais les figures de savants évoquées depuis le Faust (Un Faust-Histoire naturelle, MC 93, 1998), comme Turing, Darwin, Sofia Kovalevskaya ou Galilée, les questions posées par les révolutions biologique et numérique, ne doivent pas laisser oublier que le théâtre-tf2 est obsédé aussi par la littérature (de Racine à Ovide en passant par Auden ou Goethe). À preuve aussi Walden de Henry David Thoreau, ce chef-d’oeuvre de la littérature américaine du XIXe siècle qui a marqué des  générations. Thoreau a nourri la critique sociale de certains marxistes, inspiré Gandhi, guidé la Beat Generation, donné un alibi à un certain cinéma underground ; certains veulent le voir aujourd’hui comme le père de l’écologie et l’apôtre de la décroissance.
 
« Thoreau est un spectre qui hante ma mémoire depuis des décennies ; est-ce pour l’exorciser que j’ai décidé qu’il vienne hanter mon théâtre le temps d’un spectacle en pariant qu’il est peut-être intéressant de le faire réagir (au sens où l’on parle d’un réactif en chimie) dans le monde hypertechnologique et assez peu naturel dans lequel nous vivons. Un spectre, oui, plutôt qu’un maître : nous n’attendons pas de lui de leçon, ni sur le développement durable, ni sur la décroissance, mais nous voulons nous livrer à une expérience (comme il en fit une lui-même en allant dans les bois réduire son existence à l’essentiel, vivant de ses propres moyens, construisant lui-même sa maison), faire entendre aujourd’hui, fantomatiquement, cette parole, pas une parole idéologique mais une parole littéraire, poétique, et voir, entendre plutôt, quelles résonances elle invente, quelle rêverie elle suscite. Un exercice : imaginez le skyline d’une ville américaine et faites passer dessus l’image de la cabane de Walden... Il n’est en effet pas indifférent d’entendre cette parole dans le contexte du changement de paradigme que nous vivons, passage du paradigme de la domination et maîtrise de la nature à celui de sa sauvegarde (sauve qui peut la nature !), passage qui nous permet de voir quasiment en temps réel et en direct la naissance d’une idéologie (idéologie du salut et carburant à la culpabilité, les Occidentaux adorent). Mais c’est surtout une expérience que nous proposons, celle d’inventer comme une réminiscence de Walden et de laisser faire notre mémoire, de la laisser choisir ses chemins dans l’oeuvre, sans rien conclure, laisser « revenir » le poème en nous, en vous. » Jean-François Peyret
 

Coproduction tf2-Cie Jean-François Peyret, La Colline-Théâtre national, Le Fresnoy-Studio national des arts contemporains, EMPAC (USA), Théâtre Paris-Villette, Mairie de Paris, Dicréam, Centre national du Théâtre, UMONS/Numediart et Acapela (Belgique), LIMSI/CNRS. Avec le soutien du Festival d’Avignon et de la Chartreuse-CNES.