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Peau d'âne - La fête est finie

  • Marie Dilasser
  • Hélène Soulié ©Cie Exit

MARIE DILASSER ET HÉLÈNE SOULIÉ

Conception et mise en scène, Hélène Soulié
Texte, Marie Dilasser

Au départ, il y a Camille Kouchner, que nous entendons à la radio, elle présente son livre Familia Grande - autopsie d’un inceste. Et puis il y a des milliers de victimes d’inceste présumées qui témoignent sur Twitter sous le hashtag «#METOOINCESTE».

On pense à Peau d’âne. On se demande pourquoi, alors que Cendrillon, Blanche Neige ou Pinocchio sont adaptés au théâtre ou au cinéma, Peau d’âne ne l’est pas ? Ou si peu.

Le tabou de l’inceste, résiderait t-il dans l’interdiction d’en parler et même de l’entendre plutôt que dans l’interdiction de le commettre ?

Et Peau d’âne, le conte troué par le réel, par l’actuel s’impose à nous.

Les contes ne sont pas réservés aux enfants. Définitivement, ils n’ont pas pour fonction de leur révéler la face cachée de récits apparemment gentils. S’ils sont populaires, c’est qu’ils peuvent s’adresser à tous, adultes, parents ou non, et enfants.

Peau d’âne est une fable plus méchante qu’il n’y paraît, une fable qui laisse des traces.

Les contes sont là pour nous permettre de parcourir des territoires inquiétants que l’on abordera grâce à eux en sympathie. Ils sont là pour nous aider à comprendre, de manière délicate, troublante, sensible, ce qu’il nous arrive. Ils sont là pour réactiver des zones méconnues de notre esprit, de notre corps. Ils sont là pour nous consoler et nous épouvanter. Nous réveiller, nous sortir de la torpeur. Du silence.

 

Chercheuse, metteuse en scène, dramaturge, fabulatrice, Hélène Soulié est diplômée de l’ENSAD de Montpellier, et de l’université Paris X (Master 2 mise en scène - dramaturgie). Elle développe au plateau des dispositifs qui placent l’acteur ou l'actrice dans une relation organique à la parole, et crée des pièces d’une grande plasticité (au cœur d’un dispositif mêlant image, son, lumière) portées par l’essence et l’urgence « de dire ». Elle associe chaque saison des dramaturges à son travail, à qui elle passe commande de textes, et des chercheurs et chercheuses qu’elle fait intervenir et jouer leur propre rôle dans ses spectacles. Elle glane des récits hors normes en allant à la rencontre de personnes qu’elles identifient comme telles. Son travail se développe dans la rencontre et sur la route, sur les lignes de fuite. D’où le nom de sa compagnie : EXIT. Entrelaçant en une grammaire commune ces paroles et espaces parcourus, elle invente une écriture théâtrale d’aujourd’hui, vivante, continuellement en mouvement, et résolument ancrée dans son époque.

Marie Dilasser
1999 - elle part en Irlande marcher dans Dublin, l’écriture l’attrape par le colback.
2003 - À l’ENSATT elle rencontre le trouble dans le genre, les traboules et Michel Raskine qui met en scène Quoi être maintenant ?, Le Sous-locataire et Blanche-Neige, histoire d'un Prince.
2006 - elle achète des truies avec ses premiers droits d'autrice. Écrit Echo-Système mis en scène par Sylvie Jobert, Crash Test mis en scène par Nicolas Ramond et Paysage Intérieur Brut mis en scène par Christophe Cagnolari, Barbara Shlittler et Blandine Pélissier. Elle transforme ses truies en pâtés et rillettes...
2012 - ...pour gérer un bar où elle écrit Montag(n)es, mise en scène collective, Intermondes, mis en scène par Laurent Vacher, Supposée Ève mis en scène par Laëtitia Guédon, MADAM#2, mis en scène par Hélène Soulié.
2019 - Nouvellement installée à Rennes, elle décide de ne faire qu'écrire : Soudain, chutes et envols mis en scène par Laurent Vacher, Penthésilé.e.s – Amazonomachie mis en scène par Laëtitia Guédon, Océanisé.e.s mis en scène par Lucie Berelowitsch et adapté sous le titre Vanish
2021 - elle termine entre autres l'écriture de Anatomie-Autonomie qui sera mis en scène par Claire Engel et se lance dans celle de Peau d'Âne – La fête est finie qui sera mis en scène par Hélène Soulié.

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES