Résidence de traduction autour de poèmes d'Odysseus Elytis
« J’ai habité un pays surgissant de l’autre, le vrai, tout comme les rêves surgissent des événements de ma vie. Je l’ai aussi appelé Grèce et l’ai tracé sur le papier pour le regarder tellement il semblait petit et insaisissable. »
Ces mots d’Odysseus Elytis (prix Nobel de littérature 1979) pourraient être l’axe du travail de traduction que j’aimerais entreprendre à l’occasion de ma résidence. Traduction de quelques-uns de ses poèmes du grec au français. Une anthologie personnelle.
Depuis toujours sa poésie a inspiré ma musique. Serais-je devenue musicienne sans la poésie ? J’en doute. C’est elle qui a nourri mon chant. La traduction des poèmes que je chante sur scène est aussi importante pour moi que leur mise en musique, et j’y ai toujours mis un soin particulier. À présent, j’aimerais offrir au public un livre avec les traductions de certains de ses poèmes car si sa poésie m’a aidée à vivre, peut-être en sera-t-il de même pour d’autres personnes.
« La poésie a inventé le monde ; mais le monde l’a oubliée. » dit Yannis Ritsos. Cette démarche me paraît d’autant plus nécessaire aujourd’hui que la Grèce et les Grecs sont humiliés et découragés. La parole poétique est une parole prophétique et politique.
Chanteuse, guitariste et compositrice, Angélique Ionatos est née à Athènes qu’elle a quittée à l’âge de quinze ans. Elle vit aujourd’hui entre la France et la Grèce. Depuis Résurrection, qui a obtenu le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros, elle a enregistré dix-huit albums en composant sur les textes des plus grands poètes grecs et notamment ceux d’Odysseus Elytis. En 1995, Mikis Théodorakis lui confie l’interprétation de son oeuvre inédite, Mia Thalassa. Pendant quinze ans, Angélique Ionatos est artiste associée au Théâtre de Sartrouville. La plupart de ses créations sont coproduites et présentées au Théâtre de la Ville à Paris. Elle collabore aussi bien avec des musiciens du monde classique (Spyros Sakkas, Alexandre Myrat, Sonia Wieder Atherton, Edna Stern) que du monde du jazz (Claude Tchamitchian ou Renaud Garcia-Fons). En 1997, elle compose un opéra pour le jeune public Le Prince heureux d’après le conte d’Oscar Wilde. Suivront les créations Alas pa’volar au Théâtre des Abbesses sur les textes de Frida Kahlo, Athènes-Paris au Théâtre du Châtelet, Eros Y Muerte sur des poèmes de Pablo Neruda et dernièrement Anatoli en duo avec sa jeune compatriote Katerina Fotinaki.
Bourse de la Région Languedoc-Roussillon
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