Habiter la colère

Colère : (latin cholera, bile, du grec koléra) État affectif violent et passager, résultant du sentiment d'une agression, d’un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales
(Larousse, 2021)

Camille est, pourrait-on dire, née « en colère ». C’est très simple, si vous ne la croyez pas, elle vous expliquera que, lorsqu’elle était petite on l’appelait Boudin. Une colère qu’on lui a souvent reprochée. Une fureur suspecte.

La colère, Agathe ne connait pas. Ou peu. Ou mal. Elle a toujours été dans le rang des bonnes élèves. Des petites filles d’intérieur couleur grenadine. Si par malheur, la colère est convoquée, elle la déborde comme une vague et elle en demeure tremblante et contrite.

Agathe Charnet, autrice et metteuse en scène, et Camille Chatelain, metteuse en piste et circassienne vélocipédiste cherchent donc les raisons. Les raisons de la colère. A travers les âges, les figures et les mythes : les femmes et la révolte. Au travers des prismes de domination socio-politique : le genre, la race, la classe et la violence. Face aux défis qui nous attendent pour demain, pour tout de suite : quel rôle jouera la colère pour une transition sociétale et écologique ? Comment croiser la pensée éco-féministe et la colère ?

Avec ce projet en tandem, elles sont curieuses : face au vélo et au mouvement, comment le texte va-t-il s’agrandir, se développer, se faire discret ou au contraire s’émanciper, se bouleverser ?

Durant cette résidence, elles mèneront une récolte de parole, une série d’entretiens avec des anonymes et des spécialistes de la colère ainsi qu’une recherche dramaturgique approfondie à la table.