Mes poupées noires, noires

Mes Poupées noires, noires est une pièce de théâtre que m’ont inspirée mes cours sur la négritude et la lecture des poètes de la négritude. Je suis moi-même professeure de français. Je dois enseigner à mes apprenants le retour aux valeurs ancestrales africaines, ramener la jeune génération ‘‘extravertie’’ à porter un regard nouveau sur sa culture, à l’aimer ; à s’aimer afin de pouvoir se projeter comme entité complète, digne et conquérante. Mais à l’ère de la mondialisation s’élève une interrogation fondamentale : Comment, en tant qu’africain, garder une certaine authenticité au cœur de ce brassage planétaire ? Comment servir d’exemple pour la jeune génération à guider ? Voilà le questionnement de la pièce de théâtre Mes Poupées noires, noires dont le titre est inspiré du poème Limbé de Gontran Damas dont voici un extrait :

 « …
redevenu moi-même
Nouveau moi-même
De ce que hier j’étais
Hier
Sans complexité hier
Quand est venu l’heure du déracinement
… »

Ces vers du poème Limbé de Gontran Damas extrait de Pigments expriment l’éveil de la conscience noire et l’acceptation de sa qualité de Noir.

Si la mondialisation implique brassage, influences diverses et compromis, par quelle identité participer à ce brassage ?

Le texte raconte l’inspection de fin de formation de deux enseignantes amies qui ont choisi de présenter une fiche sur la négritude (le retour aux sources et aux valeurs ancestrales). Cette inspection tumultueuse va révéler les difficultés inhérentes à cette transmission ainsi que les contradictions qui émergent de cette volonté de maintenir vivaces certaines valeurs et pratiques ancestrales africaines.