À bout de souffle

J’entends le fracas du monde et me sens écartelée entre la volonté d’agir et un immense sentiment d’impuissance. Sommes-nous dans l’aveuglement ou la jouissance de la destruction ? Alors que mille questions se bousculent confusément dans ma tête, je rencontre en janvier 2020 Rita, une libanaise, et reste en lien à distance avec elle via What’s App. Sa réflexion vivante et son énergie hors du commun m’enthousiasment. Et voilà que le 4 août 2020 une explosion ravageuse et meurtrière détruit le port de Beyrouth et décime une bonne partie de la ville.  « Ça ira, c’est certain » m’écrit-elle. Mais la faille est béante et Beyrouth semble sombrer dans les ténèbres. L’écriture du projet a pour origine mes échanges virtuels avec mon amie et d’autres Libanais.e.s notamment celles et ceux rencontré.e.s de ce côté-ci de l’Europe et traite de cette réalité libanaise marquée du sceau d’un chaos perpétuel. Le cycle de destruction/reconstruction de nos civilisations est au cœur de mon processus de recherche. L’histoire calamiteuse du Liban en est emblématique. A la fois si loin et si proche je plonge dans cet abîme au travers d’un dédale de destinées humaines au parfum poudré du Moyen Orient.