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On a égorgé les lapins

  • Marine Bedon © jean Eyquem

MARINE BEDON

Un beau matin, Annie découvre, jonchant le sol, ses lapins égorgés.

Le maire ajoute à sa liste, Fécoux : 8.

Dans une petite plaine agricole, on s'introduit chez les gens, et on tue. On tue des lapins. Cet événement vient troubler le quotidien du village et susciter la curiosité d'un journaliste, venu de la grande ville. C'est alors l'occasion pour les paysans et paysannes, grands exploitants agricoles, néo-ruraux travaillant dans des bureaux à la ville, retraités du bâtiment, gamins, ados, vieux et vieilles, de s'ouvrir comme des livres, contents d'être enfin entendus : de livrer leurs doutes, leurs soupçons, leurs peurs, mais aussi leurs espoirs, présents ou déçus. Occasion aussi, parfois, de nouvelles disputes et chamailleries ; occasions manquées de se comprendre et de s'écouter.

Sur fond d'élevage de lapins, de vaches laitières et de pesticides épandus dans les champs, le chœur de ces personnages révèle la fracture entre ville et campagne, et entre les générations.

Formée à la philosophie à l'ENS (Lyon), puis à la comédie aux Cours Florent (Montpellier), Marine Bedon a eu envie d'écrire pour le théâtre après avoir choisi la poésie. Elle a grandi entre un village agricole de la plaine du Forez et les montagnes de ses grands-parents, petits paysans. Ce sont ces mondes, qu'elle a successivement quittés, méprisés, puis regrettés, mais jamais cessé de côtoyer et d'aimer, dont elle veut parler.

On a égorgé les lapins est soutenu par la SACD-Beaumarchais et par l'aide à la création ARTCENA.

Avec le soutien de la Chartreuse-CNES