Guillaume Béguin
Désertion est un poème dramatique sur les lieux abandonnés. Lieux contaminés devenus impropres, anciennes bases militaires, décharges enfouies, forêts desséchées, rades inondées, villages engloutis, lits de rivières évaporées, zones d’exclusion, parcs involontaires, zones frontalières fermées, faubourgs abandonnés, camps démantelés, bidonvilles en ruine, marais mués en terres arides, et cetera.
Deux voix émergent de ces lieux. Deux voix donnent vie à ces déserts. Deux voix surgissent de la glaise, de la poussière, du béton fissuré. Elles se mélangent. Elles sont reliées par un même désir, celui du décollement : celui de l’exil, ou de la désertion. Elles souhaitent émerger de la terre, et disparaître — disparaître d’un monde pour réapparaître ailleurs. Ces voix sont joueuses. Ces voix sont métamorphoses. Elles sont survivantes, et éternellement en exil. Elles souhaitent déménager. Courir de désertion en désertion.
Guillaume Béguin est metteur en scène, auteur, comédien et pédagogue. Ses pièces, peuplées de singes, de robots et d’humains en décomposition-recomposition, interrogent le rôle de l’imaginaire dans la fabrique de l’individu humain — ou de l’espèce humaine. Après avoir régulièrement écrit au plateau, il écrit dorénavant seul, pour ses interprètes. Titre à jamais provisoire, créé en 2018 au Théâtre Vidy-Lausanne, sa dernière pièce, évoque la dilution de la personnalité humaine dans celle du robot. Les Nuits enceintes, sa prochaine pièce (2021), confronte six personnages à un monde menacé, et mesure l’éco-anxiété et la résilience de chacun devant les changements climatiques inéluctables.
Production Compagnie de nuit comme de jour.
Avec le soutien de la Chartreuse-CNES.
Production Compagnie de nuit comme de jour.
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